La souricière by Marie Cardinal

La souricière by Marie Cardinal

Auteur:Marie Cardinal [Cardinal, Marie]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 8723904585
Éditeur: Easy Reader


IV

Camille est installée à plat ventre sur le sable, la tête à l’ombre d’un rocher, elle montre des bouts de coquillage, de petits morceaux de verre à Alain.

— Comme j’ai changé !

— Tu as passé un sale moment.

— C’est vrai, je ne le regrette pas, mais j’aime mieux être à aujourd’hui… quel cauchemar !

Elle s’est rapprochée de lui et Alain caresse la hanche de Camille, gentiment, comme pour la rassurer.

Ils n’ont pas besoin de parler, ils savent qu’ils pensent exactement à la même chose : la guérison de Camille.

Elle dit tout haut :

— Ce n’est pas une guérison, c’est une naissance : j’ai trois mois.

Alain la rapproche de lui. Il s’est donné beaucoup de mal pour elle, alors, maintenant, il tient très fort à elle. Camille sait qu’elle n’a guéri que grâce à Alain.

Ils courent vers l’eau en riant, ils se laissent tomber dans la mer qui les rafraîchit.

Camille, une fois rétablie, était partie chez elle, dans le Midi. Le médecin avait conseillé le grand air, le sommeil. Les enfants avaient justement terminé l’école, rien ne retenait plus les Dubreuil à Paris.

Alain lui écrivait. Il y avait entre eux de la tendresse et de la confiance.

Au mois de juillet, Alain a demandé à Camille de passer un mois de vacances avec lui, où elle voudrait. Heureuse, elle a organisé son départ. Elle a expliqué à sa mère qu’elle allait passer un mois en Espagne avec « des amis ». Mme Chaumont était prête à tout accepter et à ne pas poser de questions, car Maria lui avait tracé un tableau terrifiant de la maladie de Camille. Bernard, Cécile et Isabelle avaient retrouvé des cousins et des amis, ils passaient leurs journées dans la garrigue à construire des cabanes, ils allaient chaque jour se baigner avec leur oncle Jean, ils étaient heureux, leur mère pouvait partir.

Elle a retrouvé Alain en gare de Marseille. Elle avait bonne mine, il était heureux. Après quelques jours de voyage, ils ont fini par trouver un bungalow du côté de Malaga.

— Camille, je ne t’ai pas attirée dans un piège. Tu sais comment les choses se sont passées : impossible de trouver deux chambres dans un hôtel comme nous l’avons fait jusqu’ici. Je veux que tu sois heureuse, je ne veux pas te contraindre à quoi que ce soit. Je t’aime, tu le sais.

— J’aime être avec toi, mais je n’ai pas résolu mes problèmes avec François. Je n’imagine pas mon avenir sans lui, mes enfants sans lui.

— Je ne te demande pas de quitter ton mari.

— Je ne l’ai jamais trompé.

— Il ne vit plus avec toi depuis longtemps. Combien de temps maintenant ?

— Cela va faire un an, le mois prochain.

— Il est loin d’ici… Je ne sais que te dire.

— Je ne suis plus comme avant. Cette décision à prendre ne m’effraie pas. J’ai l’impression de pouvoir agir sur mon propre destin, mais je dois penser à mes enfants.

— Qui te parle de tes enfants ?

— Moi-même ! Crois-tu que ma maladie leur



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